31 janvier 2008
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De la nostalgie au chagrin
Autrefois, le Musée du Jeu de Paume était la maison des Impressionnistes.
Il me semblait rendre visite à des parents. Là, tout au fond du jardin des Tuileries,sur la terrasse et sous les cieux chargés de bleu ou de gris.
A peine franchies les caisses, c'était une explosion de couleurs. Féerique. Des noms chantaient : Renoir, Monet, Bazille, Pissarro, Guillaumin, Degas, Lautrec, Van Gogh, Cézanne...Les touches virvoltaient. innées, libres, puissantes, immatérielles. Natures mortes, paysages, portraits, suscitaient un ravissement pour le regard de l'âme et sa jeunesse, un enchantement où montait en silence l'odeur du chèvre-feuille, des roses ou des fleurs de tilleuls et d'orangers. Les toiles semblaient parler entre elles de la vie et du passé. Illustres témoignages de nos ancêtres du XIXe siècle, si proches du quotidien...
Aujourd'hui toutes ces oeuvres peuplent la grande galerie, du Musée d'Orsay. Au cinquième étage, dans l'éclairage naturel, au dessus de la Seine, personnages, paysages, fruits, bouquets de fleurs se côtoient pour saluer l'immense foule des visiteurs venus leurs rendre hommage.. .
Je les retrouve aussi. Moins sereine. Parce qu'aimées , vénérées, mais tenues à l'écart, elles sont un appât pour guider les touristes à travers cette grande gare, vers les peintres pompiers que certains ont eu pour volonté farouche de remettre à l'honneur aux dépends des Impressionnistes...Quelque chose, alors, remonte du fond de moi qui ressemble à des regrets.