Bouquet de fleurs des champs dans un vase à long col
Redon écrit : « J'ai épousé la couleur... »
« J'aime la nature dans ses formes ; je l'aime dans le plus petit brin d'herbe, l'humble fleur, l'arbre... »
Ce bouquet champêtre évoque la campagne, les insouciantes promenades à travers champs, sous un ciel pur, les fleurs que l'on cueille au fil des pas. On y reconnaît le bouton d'or, le coquelicot, le bleuet, la fleur de pissenlit, les pâquerettes, le gypsophile, les fleurs de lupin.... Tant de fleurs aux couleurs vives dont l'éclat évoque des instants heureux.
Sur un papier rose orangé, ombré de sienne brûlée, bleutée et saupoudrée de fins pétales blancs, se détache un vase dont les multiples reflets semblent définir de l'étain. Sur la lumière du fond se frôlent les notes pures des fleurs jaune, rouge, bleu, et frissonnent les touches enlevées des bourgeons, feuilles et tiges entrelacées. L'image célèbre le merveilleux de la nature par un hommage. Odilon Redon transfigure ces humbles fleurs des champs en fleurs sacrées affirmant ainsi l'éclat d'une divine beauté.
Enfin, les teintes réfléchies sur le vase suscitent la polychromie des vitraux et ajoutent à la vision onirique de l'oeuvre une dimension mystique.