Du réel à l’intemporel
Des figures élégantes surgissent d’un ailleurs. Sur une ombre chaude retentissent la splendeur d’un rouge flamboyant, celle d’un bleu à l’éclat de saphir. La finesse caressante des touches nous parle du luxe et nous susurre la douceur moirée des étoffes.
Des aquarelles accordent la force, la légèreté. Des huiles se lissent en glacis pour refléter l’écriture du pastel.
Parfois la forme sombre se découpe sur le bleu léger d’un ciel, sur le halo de lumière à la clarté apaisante.
On le comprend, Valérie Fonta en contemplant un défilé de mode s’est étonnée de l’extravagance des coiffures, du charme sophistiqué de robes issues d’un passé incertain, du modernisme d’autres tenues. Etrangeté exotique des motifs, cambrure d’un soulier, talon leste, très haut d’une silhouette flottante…
La peinture de Valérie Fonta reste figurative. Mais le réel est épuré de l’accessoire, du bruit, de l’entour.
De face ou de profil, les mannequins marchent de leur pas cadencé, dans l’espace enchanté du souvenir.
Valérie aime traduire le mouvement par la subtilité des passages et le rythme du pinceau.
A la Galerie du Vert Galant, cette année sont présentés des modèles mais aussi des paysages et des natures mortes, des bouquets de roses entraînés dans une ronde évanescente.
Huile ou aquarelle, l’œuvre garde la fraîcheur de l’esquisse, animée par l’esprit de « sprezzatura », cette liberté de manière qui selon Balthazar de Castiglione, en son livre du Courtisan est l’apanage de l’aristocratie.
Pierre-Yves Jaslet - 2013
